dimanche 28 septembre 2008

Paris-Versailles : un régal ! (Mois -7)

Presque un mois après ma première course (Human Race 10k), me voilà aligné avec mon pote Boule sur la célèbre course avec ses côtes légendaires à 10% et son arrivée à un lieu historique. Mon impression quelques heures après la course : courir c'est un vrai plaisir, j'éprouve énormément de plaisir en courant! J'ai envie d'aller chausser mes runners pour faire quelques foulées, mentalement je suis prêt à courir, mais physiquement mes jambes ne veulent pas trop. Je n'ai pas dutout souffert, à aucun moment je me sentais mal, j'éprouvais une bonne sensation durant tout le parcours. A l'arrivée j'étais bien, j'avais impression que je pouvais refaire le parcours juste après. Dire qu'il y avait deux mois, j'étais incapable de tenir une telle distance ! Et que notre premier défi était de faire Paris-Versailles ! L'objectif initial est atteint, direction le marathon maintenant ! J'ai hâte d'être au 20 km de Paris.

Avant de raconter mon expérience de la course, je vous livre les statistiques :
Résultat : 1h24min32s, 5468ème sur 13652 arrivés (il y a eu plus de 17000 inscrits), je suis dans la première moitié (j'ai des capacités supérieures à la normale? :). Le meilleur a fini en 46min45s ! !
Cardio : moy. 173puls =>89%FcMax; max : 189=> 94%FcMax.
1456 kcal.

Courbe noir : dénivellée, courbe rouge allure en min/km, histogrammes bleu : fréquence cardiaque:


La course vu de l'intérieur :

8h : réveille, dur dur de se lever aussi tôt ! Nous avons l'habitude de faire la grasse matinée dimanche; ma femme m'accompagne à la course, elle a eu du mal à se lever également. Petit déjeuner un peu plus costaud que d'hab : pain, miel, yaourt, jus, 1/2 pamplemousse. Puis je prépare mon cocktail pour l'avant course : eau 1/2l. + miel + 1/2 citron + 1 pilule multivitamines.

9h10 : départ, (on voulait partir à 9h), quelques préparatifs de dernières minutes qui ont pris un peu de temps : crème Nok, fixation de la puce, oublie du cardio fréquencemètre. Puis direction métro. Dans le métro on voit quelques personnes en tenu pour la course : certains avec des t-shirts rose (soutient contre le cancer du sein; j'ai également porté le ce t-shirt même si c'est rose), dossard épinglé sur le t-shirt.

9h45 : arrivé au stade Emilie Antoine, où on retrouve Boule. On se change puis un tour au WC pour faire le vidange avant départ. On épingle nos dossards sur les t-shirt rose. Ma femme se charge de prendre nos affaires (que ferais-je sans elle). Mon objectif est de faire 16km en 1h20 => 5min/km.

10h : les premiers départs sont lancés et nous sommes encore loin de la ligne. Mais étant donné qu'il y a + de 17000 inscrits ... On se place dans la file d'attente, l'organisation fait partir les coureurs en salve de 30s, on s'échauffe, on s'étire, dans le peloton on discute, on sautille, le temps parait long, l'attente est pénible, j'avais envie de faire pipi à cause du froid (tant pis je vais tenir jusqu'à l'arrivée), on a rencontré un coureur qui raconte sa vie, la sono qui hurle à fond, on sautille pour maintenir la fréquence cardiaque au dessus de 100 puls/min, on s'étire, les gens commencent à enlever les ponchos noirs, le départ s'approche ... 30s, 20s, 10s, 0 ! On est parti vers 10h30 ! (1/2h d'attente ! !). Dès les premiers centaines de mètre je distance mon pote (on avait prévu de courir à notre rythme). Je passe devant ma femme qui n'a pas eu le temps de me prendre en photo (le temps d'allumer l'appareil, c'était trop tard). Le départ par salve permet de ne pas se marcher dessus et d'avoir suffisamment d'espace pour courir (c'est génial comme principe !). Le moment de départ est toujours magnifique, c'est une émotion unique, la force de la foule est toujours impressionnante, je ne sais pas comment décrire ce que je ressens pour instant ce moment.

km 0 -> 1 (5'09"/km) : depuis le départ beaucoup de gens me doublent, il ne fallait pas que je les suive, je regarde sans arrêt mon cardiofréquencemètre, mon objectif est de maintenir mon rythme cardiaque en sous de 170 puls. Il fallait également que j'échauffe mon organisme.

2 > 3 (5'05"/km) : faux plat descendant, les gens continuent de me dépasser, c'est énervant mais je me disais dans ma tête : "Ne t'affole pas, laisse les partir, ils vont s'épuiser vite". Mon rythme cardique commence à être souvent au dessus de 170, je ralentis un peu.

2 > 3 (5'49"/km) : faux plat montant, je contrôle mon rythme cardiaque, j'ai perdu beaucoup de temps par rapport à mon objectif, plus de 1 minute de retard. Mais tant pis l'important c'est de bien se sentir et ne pas se fatiguer au début.

3 > 4 (5'37"/km) : toujours le faux plat montant, je surveille sans arrêt mon cardio, les gens me dépassent encore.

4 > 5 (5'/km) : faux plat descendant, je profite pour stabiliser ma fréquence cardiaque aux environs de 170, je me sens bien, aucun problème physique.

5 > 6 (5'41"/km) : faux plat montant et premier ravitaillement, la quantité de bouteille jetée à moitié entammée est énorme ! ! C'est pas très écologique, pourquoi on ne distribue pas des bouteille à 20cl? (j'ai gardé ma bouteille pendant 1 km le temps de la vider à moitié).J 'ai perdu pas mal de temps par rapport à mon objectif, mais j'ai toujours l'espoir de récupérer tout ça après les côtes.

6 > 7 (6'40"/km) : la côte des gardes ! Ma fréquence cardiaque commence à monter, je réduit mes foulées, mon objectif est de ne pas être dans le rouge maintenir ma fréquence aux environ de 175 et rester dans la zone 4 (ma zone rouge est à partir de 181 puls/min avec la formule de Karvonen). Les gens autour de moi commencent à souffrir, je maintiens ma cadence, de petites foulées régulières. Je me sens bien. Les gens ne me dépassent plus, je commence à dépasser. Ma respiration est normale.

7 > 8 (6'26"/km) : toujours la côte des gardes, je continue au même rythme, je contrôle en permanence ma fréquence cardiaque. Les gens souffrent, respirent fortement. Je me sens toujours bien. J'ai mal nul part, je n'ai pas de mal à respirer. Tout roule.

8 > 9 (5'35"/km) : fin de la côte, j'ai lu plein de choses abominales sur internet à propos de cette côte et pourtant je n'ai pas dutout souffert. C'était "finger in the nose"! Mais bon je ne me suis pas poussé à fond. Mon objectif de temps a volé en éclat, je ne pourrais pas arriver en moins de 1h20 mais tant pis. Je savoure ma course, je me sens bien, j'ai des bonnes sensations. On a de plus en plus de verdure, on quitte progressivement la ville pour entrer dans la foret.

9 > 10 (5'04"/km) : petite descente puis petite montée. km 10 : 56'10", j'ai mis plus de temps que pour le Human Race ( la côte des gardes fait mal au chrono !). Courir dans les bois est très agréable, ça me rappelle mes sorties en Pologne.

10 > 11 (4'19"/km) : une superbe descente dans les bois, là on se laisse aller, on lâche ses muscles et on fonce ! Je double les gens, depuis la montée j'ai inversé la tendance, je ne me fait plus doubler. La descente est géniale !

11 > 12 (5'01"/km) : parcours dans les bois, je me sens bien, je profite du paysage. Aucun souci pour mon moteur et ma carrosserie. Une petite chose désagréable : la poussière soulevée par les coureurs. Je me sens toujours bien. Mais je met trop de temps.

12 > 13 (5'06"/km) : pareil qu'avant, je surveille mon cardio, il ne faut pas que je soit à 180. Il est impossible maintenant de terminer en 1h20, je n'ai pas pu rattraper mon retard. Depuis le début je cours en fonction de ma fréquence cardiaque et non en fonction du temps.

13 > 14 (4'58"/km) : je me lâche un peu plus, on est vers la fin, je laisse mon coeur monter. Je suis toujours à l'aise, je me sens super bien, je ne suis pas dutout fatigué.

14 > 15 (4'31"/km) : j'accélère, je surveille tout de même mon cardio, il faut pas que je sois explosé avant la fin. On attaque le faux plat, je double plein de monde. Les gens commencent à sentir la fatigue. On arrive à l'avenue de Paris, une route large avec plein d'espace, le bonheur.

15 > 16 (4'23"/km) : malgré le faux plat, je me lâche, je n'ai aucun de mal à courir, mes foulées se déroulent avec souplesse, on soigne sa posture pour le passage devant les photographes et puis un dernier sprint .... J'arrive en 1h24min32s sans trop de fatigue, je me sens en pleine forme. Je me suis fait plaisir en accélérant vers la fin. A l'arrivée, je retrouve mes parents; ma femme arrive quelques minutes plus tard, elle a du attendre au guichet à Paris pour acheter un ticket (elle a raté mon arrivée mais bon le principal est que je sois arrivé dans de bonne condition). Et on a également retrouvé mon pote Boule qui a mis 1h37min36s. Tout est bien qui fini bien.

Au final, j'ai éprouvé énormément de plaisir à courir, les kilomètres défilent aisément, j'ai plus souffert de mon premier 10k que Paris Versailles. Les entrainements durant ces deux derniers mois m'ont transformé, mon effort a été progressif (j'ai appris à ne pas partir trop vite).
J'ai respecté mon coeur, je ne me suis jamais mis dans le rouge, je cours seulement en fonction de mon coeur, et pas en fonction du temps, c'est ce qui m'a permis d'être bien. Le cardiofréquencemètre est mon meilleur compagnon en course, sans lui je ne pourrais jamais courir.
Mon pote Boule a également pris du plaisir à courir, il a été à l'aise durant tout le parcours, il a même pu déconner devant les photographes (jouer avec l'eau, tirer la langue, baisser ... je déconne cependant les deux premiers faits sont vérifiables, nous avons les photos), je pense que notre approche scientifique de la course (et des entrainements) et l'utilisation du cardiofréquencemètre ont permis de surmonter l'épreuve sans difficulté. Nous sommes avons remplis avec élégance et classe (faire des efforts sans se fatiguer) notre défi.
J'ai seulement un petit regret : j'aurais pu faire en moins de 1h20, j'avais encore du punch en fin de course.
J'ai envie de retourner m'entrainer pour m'améliorer davantage, avant d'attaquer le 20 km de Paris le 12/10 et le semi-marathon de Boulogne le 16/11.
La course à pied est devenu mon sport (mais je n'oublie pas le karaté pour autant).

3 commentaires:

Fran a dit…

:-)

Tu t'es rendu compte enfin du plaisir de courir, tu n'as pas souffert et tu as fait très bien les côtes pour récuperer à la descente.
C'est parfait! Alors, mes félicitations!!!!!

Repose-toi, le 20 kms de Paris arrive!!!!

Karatekoud a dit…

Merci.

Je pense que j'ai passé un cap avec cette course, j'ai découvert que courir n'est pas synonyme de souffrance. On peut se faire plaisir avec une activité d'endurance.
Tu as vu que je commence à raisonner en min/km (tu m'as aidé en parti). On analyse mieux son effort.

Fran a dit…

Eh oui, j'ai vu! :-)