dimanche 12 octobre 2008

20 km Paris, un combat contre la foule ! (Mois -6)

Malgré un très beau temps et un formidable public, j'ai eu une impression très désagréable des 20 km de Paris, je pousse un très gros coup de gueule contre l'organisation de la course ! Le départ, c'est la foire, il n'y a pas de sas, ni de départ en salve comme pour Paris-Versailles, ce qui résulte d'un énorme bouchon pour la montée du Trocadéro. Pareil pour les ravitaillement, l'espace de ravitaillement est trop court, on se bouscule pour avoir une bouteille d'eau. A l'arrivée c'est le même bordel pour avoir une bouteille d'eau (une par personne et pas plus !).
Pour moi cette course fut un combat contre la foule, j'ai passé mon temps à faufiler entre les gens, il faut faire sans cesse attention pour trouver un espace de course, j'ai couru à droite, à gauche, à droite, à gauche, à droite de la chaussée, et j'ai répété inlassablement les mots d'excuse : "pardon", "excusez-moi" ... et dans certains endroits on cours au ralenti car la chaussée est trop étroite. Dans ces conditions, on ne peut profiter du paysage, d'être à l'écoute de soi, d'éprouver des sensations de plaisir de la course à pied. Pour vous donner une image de ce que j'ai vécu : les 20 km de Paris c'est comme le métro en heure de pointe : stressante et étouffante.

A part tout ça, mon corps a tenu le coup, j'ai eu des bonnes sensations physiques durant tout le parcours, à aucun moment j'ai eu du mal à dérouler mes foulées. J'emmagasine des km, de l'expérience de course en vue de mon marathon. La course m'a également permis de renforcer ma motivation pour la suite de mes préparations (j'en avais un peu marre des entrainements dernièrement).
Avant le récit de ma course je vous livre les stats :
Temps : 1h 37min 50s (j'ai perdu mon pari de descendre en sous de 1h35, je n'ai pas pu fournir suffisamment d'effort vers la fin). Je n'ai pas pu me surprendre, je suis un peu déçu d'avoir perdu contre moi-même. Le gagnant Sammy Kitwara : 57min 42s ! ! Le marcheur Yohann Diniz : 1h35min18s, il a été plus rapide que moi en courant ! !
Fréquence cardiaque : moy. 175 puls/min; max : 187 puls.
1720 kcal dépensés
4464/21045 (qu'ont fait les organisateurs des euros de l'inscription?)

Mes allures jambes et cœur :


J'ai assez mal dormi à cause de mes jambes, samedi avec mes déplacements en vélo et la randonnée avec femme j'ai accumulé 45 km de vélo. Samedi soir mes jambes étaient hs et douloureuses (douleur musculaire). J'avais un peu peur que mes jambes ne tiennent pas le coup.
Comme d'habitude mon petit déjeuner est composé de pamplemousse, yaourt, pain, jus, thé et un peu de pâtes (reste du diner). Puis préparation de ma potion d'avant course (eau+miel+vitamines+citron), et enfin massage de mes pieds avec la crème Nok (je n'ai pas eu d'ampoule après la course).
Aujourd'hui ma tenue est composé d'un collant et un haut long manche, il fait assez frais le matin. Etant donné que ma femme me rejoindra seulement à l'arrivée, j'ai enfilé un poncho noir jetable, on est sur de ne pas passer inaperçue (ça ressemble à sac de poubelle, c'est moche , ça ne va avec rien, mais ça vous protège du froid). Je me suis senti moins ridicule lorsque j'ai pris la ligne 6 bondé de coureurs prêts à avaler les 20 km.

Le départ : l'entrée commence au pont Iéna, la foule est assez compacte, à partir de 10h, la foule se mettent en marche pour rejoindre l'arrivée. La traversée du pont Iéna est un vrai parcours du combattant, il faut éviter, enjamber les sacs plastiques/poubelles, des t-shirts, des bouteilles (ça permet de faire un petit échauffement). Après 15 min de marche à petite allure nous voilà sur la ligne de départ. Une pression rapide sur son chrono et le combat contre la foule commence.
Les "bornes kilométriques" sont assez mal indiquées (au sol ce qui est presque invisible vu le nb de coureurs et des fois et pas toujours avec un panneau), je n'avais aucune notion de distance, de temps, d'allure lors de mes premiers kilomètres.

km 0-4 (20'38") : on commence directement par une côte, la chaussée est étroite et il y a énormément de monde, c'est très dur de courir à son rythme, il faut se faufiller (et chercher un espace (cela casse son rythme), je balaie la chaussée de droite à gauche, de gauche à droite, je cours sur les trottoirs pour essayer d'aller plus vite. Le soleil tape pas mal, j'ai eu assez chaud avec ma tenue. L'arrivée au bois de Boulogne permet d'avoir un peu de fraîcheur et m'a permis enfin d'avoir un repère kilométrique. J'ai perdu énormément de temps par rapport mon allure prévue (4'50"/km) => 1'20" de retard ! Ce n'est pas trop grave, j'ai encore des km pour rattraper mon retard et j'ai pu m'échauffer correctement.

km 4-6 (5'06"/km) : nous sommes toujours dans les bois, il fait moins chaud mais la foule est toujours aussi dense, j'essaie de courir sur les côtés pour éviter les gens. Le ravitaillement est assez bordélique (pas mal de bousculement), croyant que l'espace de distribution est longue, j'ai failli raté mon ravitaillement ( j'ai du stopper ma course afin de choper une bouteille). Mon allure est toujours trop lente par rapport à mon objectif. Je suis également mon coeur et je ne le pousse pas à plus de 175 puls/min. Je me dit qu'il y a un écrémage progressive des coureurs et qu'après 10 km il y aura moins de monde et qu'on aura plus d'espace.

km 7 (5'02"/km) : je suis toujours aussi lent, se faufiller, doubler les autres fait perdre pas mal d'énergie et la vitesse n'augmente pas. Je n'ose pas non plus de me pousser un peu plus, j'ai peur de m'épuiser trop tôt.

km 8 (4'40"/km) : je profite d'une descente pour augmenter ma cadence sans oublier d'éviter les gens.

km 9 (4'51"/km) : faux plat descendant, je m'approche de mon allure cible, mais il faut également rattraper le retard du départ.

10 km (50'25") : deuxième ravitaillement, c'est toujours difficile d'avoir une bouteille d'eau, le chrono m'indique 50'25", mon allure moyenne est de 5'02"/km, j'ai environ 2 min de retard ! (mon espoir de finir de finir en moins de 1h35 s'effrite, et pour les vieilles chaussures de Fran aussi (private joke). Cependant j'ai eu la satisfaction de mettre moins de temps qu'à mon premier 10 k (fin août, j'étais pas mal fatigué à l'arrivée) et je me sens bien pour la deuxième moitié du parcours, je vais pouvoir accélérer mon allure. Les 10 kms marquent aussi la fin du parcours dans le bois de Boulogne.

km 11-12 (4'54"/km) : nous sommes enfin revenus à Paris, sur les voies sur berges, la foule est toujours aussi dense.

km 13 (4'47"/km) : concentré sur mon allure, mon coeur et le dépassement des autres coureurs, je me suis même pas aperçu que je suis dans les environs de mon travail. Je commence à descendre en sous de mon allure cible, mais encore trop peu pour vraiment rattraper mon retard.

km 14-16 (4'45"/km) : je trouve un petit peu plus d'espace pour courir, je commence à me lacher un peu plus, je laisse monter ma fréquence cardiaque. Et dans ma tête, je me dit qu'il reste seulement 4 tours du parc montsouris et pour me motiver je me dit que 1h35 c'est encore faisable.

km 17 (4'30"/km) : je profite d'un faux plat descendant et je me pousse encore plus, ma fréquence cardiaque est à 181 puls. Les voies sur berges sont assez étroites, ceux qui fait que nous sommes toujours aussi serrés. Au ravitaillement je prend deux bouteilles, une pour refroidir mes jambes et l'autre pour me réhydrater. 1h35 me semble encore faisable.

km 18 (4'35"/km, 1h28) : j'ai perdu quelques seconds pour le ravitaillement mais je maintiens mon allure. Il ne reste que 2000 m (mon record personnel est de 7'25", mais après 18 km ...), j'ai peu d'espoir de faire les deux derniers km en 7', mais j'y crois quand même.

km 19-20 (4'45"/km) : faux plat montant; au début du km 19 je commence à sentir la fatigue, sur le côté les gens crient que l'arrivée est proche, les coureurs qui ont finis nous encouragent également. Le public est nombreux, l'ambiance dans la dernière ligne droite est super. Je maintiens ma cadence, je ne regarde plus le cardio. L'arrivée est en vue à quelques centaines de mètres, ma montre m'indique 1h35, je n'ai pas pu aller chercher mon objectif lors des 3 derniers kilomètre, j'ai perdu trop de temps au début. Mes derniers 10 km sont effectués en 47'25", plus rapide que le premier (et mon Human Race).
A l'arrivée c'est le bouchon également pour le ravitaillement, une bouteille d'eau par personne, un sac de provision et une médaille. Les rues de Paris sont trop étroites pour accueillir autant de monde sans une organisation précise mais le public est là et ce qui rend la course très conviviale.
Quelques heures après l'arrivée, mes jambes sont en compotes, j'ai mal aux cuisses, j'ai du mal à marcher, mais bon tout ça va disparaître demain (j'espère:).

Malgré la déception de ne pas avoir atteint mon objectif, je suis satisfait de ma performance, je suis devenu plus endurant, plus rapide, mon corps a bien supporté la course, j'étais assez à l'aise., je n'ose pas encore me pousser à fond, j'ai besoin encore de l'entrainement pour connaitre mes limites. Mes entrainements me transforment, je deviens petit à petit un coureur de fond. C'est motivant et encourageant pour la suite de ma préparation au marathon. Si je maintiens mon allure à 5min/km pendant 42 km, je pourrais effectuer le marathon en 3h30 (on est encore loin ...).

Ma prochaine course : semi marathon de Boulogne le 16/11, je vise 1h40.

2 commentaires:

Fran a dit…

Karatekoud, c'est si intéressante ta chronique... qu'il parait se vivre là :-)
Cette chance de course à pied devient une follie de gens et les premiers kms sont toujours terribles. Tu penses que sur le parcours du marathon tu trouveras ça jusqu'au Bois de Vincennes, là la course s'allonge.
Des grans magasins organisent une course à Barcelonne avec plus de 70.000 coureurs, tu imagines que c'est pas la meilleure pour réussir des bons registres, alors là s'est passée la même chose...Ton prix, ça arrivera bientôt, parce que tu as couru très bien et très fort, avec bonnes senasations. Sur le profil on se voit aussi le développement de tes rytmes de course, en descente, c'est le mieux pour prendre confiance.
C'est tout ce que tu as pu faire! Félicitations!

:-) J'envoie mes asics nimbus où? :-)))

Karatekoud a dit…

Merci pour tes encouragements. J'avais encore des ressources à l'arrivée donc je ne me suis pas poussée à fond. Je n'ai pas encore assez de confiance dans mon corps. Je pense que je vais apprendre cela au fur à et mesure de mes entrainements et courses.
70 000 personnes c'est énorme ! Mais c'est formidable de pouvoir rassembler autant de gens, je pense que c'est la seule activité sportive qui peut rassembler autant de monde.

Pour tes asics nimbus, tu chausses du combien? :)
Je pense m'investir dans une paire de asics nimbus 10 pour la route/ville(je suis supinateur, je découvre peu à peu qu'il y a des grandes différences dans les marques et modèles de chaussures, au début pour moi tout se ressemble, on choisit en fonction du look et prix ...) . Et je laisse mes asics moriko pour des courses dans la nature.